Patricia
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L'étoile des mers

     Patricia sortit de l'école à l'heure des parents. Inutile de chercher après les siens, ils n'étaient pas là.

Hier soir, en l'embrassant, ils avaient dit à leur fille :

- Demain, ma chérie, tu reviens seule de l'école avec Mickaël. Nous ne pouvons hélas pas venir vous chercher. Surtout n'oublie pas la clé de l'appartement. Nous ne serons de retour avec Élodie que fin de journée.

Patricia, âgée de onze ans, a un petit frère, Mickaël, de six ans et une petite sœur, Élodie, un bébé de presque un an.


En passant devant la plaine de jeux, le garçon proposa de s'y arrêter pour aller jouer.

- Personne ne nous attend à l'appartement, ajouta le petit frère.

- D'accord, mais pas plus de dix minutes, répondit sa sœur, j'ai des devoirs à faire et des leçons à étudier.

Ils posèrent leurs cartables sur un banc inoccupé et montèrent sur les balançoires.

Après un quart d'heure, ils remirent leurs sacs d'école sur le dos et retournèrent chez eux.

Sitôt arrivée à l'appartement, Patricia ouvrit son cartable et sortit ses cahiers. Elle découvrit une enveloppe qui ne s'y trouvait pas en quittant l'école. Quelqu'un avait glissé cette enveloppe dans son sac pendant qu'ils jouaient à la plaine de jeux. Elle était adressée à son père.

Elle la lui remit dès son retour.


Le papa l'ouvrit et lut.

Nous aurions pu kidnapper ta fille et ton gamin. Tu nous laisses tranquille ou tu ne les reverras plus.

Il appela son épouse et lui montra le message.

On se souvient que le père de notre amie est inspecteur à la police internationale. Il poursuit des bandes de voleurs extrêmement dangereux à travers le monde.

L'angoisse se lisait à présent sur le visage des parents.

- Nos deux grands ne sont plus en sécurité ici ou à l'école pendant ces prochains jours, dit le papa à son épouse. Même accompagnés par un garde ou un policier. Je ne voudrais pas qu'il leur arrive quelque chose.

La maman réfléchit en silence, impressionnée comme son mari par la terrible menace qui pesait à présent sur leurs enfants.

- Conduisons-les à la campagne chez leur grand-mère, dit-elle.

- Non, ça ne suffira pas, répondit le papa. Si ces bandits les découvrent là-bas, elle ne pourra pas les protéger. 

Soudain, une idée lui vint.

- Voici ce que je propose, ma chérie. Tu te souviens de notre ami Anthony van Buren, capitaine du cargo appelé l' « Étoile des mers ». Il navigue d'un côté à l'autre de l'Atlantique. S'il accepte d'emmener nos deux grands sur son navire, ils seront en sécurité entre ici et l'Amérique. Je crois qu'il est justement à quai, chez nous, pour le moment. Je vais lui téléphoner, si tu es d'accord. Élodie restera à nos côtés.


Le cargo allait appareiller le lendemain et partir vers la Guadeloupe, dans la mer des Caraïbes.

Les parents conduisirent Patricia et Mickaël à bord.

Nos amis découvrirent un solide bateau. Il traversait les mers et les océans depuis bien des années. La peinture de la coque s'écaillait ici et là et laissait voir quelques taches de rouille. Il était bien chargé de conteneurs qui occupaient le pont principal.

Les deux enfants observèrent les flèches des trois grues relevées à l'avant et les deux étages peints en blanc, réservés aux marins, à l'arrière du navire. Les cuisines et quelques cabines occupaient le rez-de-chaussée, celles du commandant et de trois autres matelots se situaient au premier, dont celle avec deux lits superposés que nos amis allaient occuper. Enfin, le poste de pilotage se trouvait au second.

Anthony van Buren, le capitaine, les accueillit à bras ouverts. Les dix hommes d'équipage vinrent les saluer et tous promirent de veiller sur eux.

Les deux enfants firent un dernier au-revoir ému aux parents en se tenant au bastingage pendant que le bateau levait l'ancre et quittait le port.

Patricia et son frère se réjouissaient de l'aubaine de cette croisière improvisée.

Mais ils ne savaient pas qu'ils allaient vivre une aventure terrible...


Dès le lendemain, ils visitèrent le cargo de fond en comble.

Tous deux se plaçaient souvent à la proue du navire, où l'on voit des dauphins sauter joyeusement dans les vagues découpées par le bateau.

Mickaël adorait aller en haut du navire, au poste de pilotage. Plusieurs fois il eut le plaisir de tenir la barre, le volant du bateau, comme s'il le conduisait lui tout seul. Il était très fier.

Ils partageaient avec joie la vie à bord et se rendaient utiles quand ils le pouvaient.

Les jours passaient, bien agréables, au milieu de l'océan, sous un soleil radieux et un ciel bleu jusqu'à l'horizon.


Parfois nos amis accompagnaient l'un ou l'autre matelot à l'arrière, à la poupe du cargo, où des marins pêchaient des poissons pris dans les remous du navire.

Un jour justement, l'un d'entre eux en saisit un gros au bout de sa ligne. Il appela deux collègues pour l'aider à le sortir de l'eau.

- Un mérou, dit-il, fier de montrer sa proie.

- Je vais te le préparer demain midi avec une bonne sauce à ma façon, promit le cuistot.

Tout l'équipage en mangea, mais pas Patricia et Mickaël. Ils n'aiment vraiment pas le poisson et insistèrent pour ne pas y goûter.


Hélas, suite à ce festin, en quelques heures, les marins de l'Étoile des mers furent pris de mal au ventre et de vertiges. Puis suivirent des vomissements et pour certains d'entre eux, des convulsions. Ces derniers sombrèrent dans le coma les premiers.

- La Ciguatera, murmura le capitaine.

C'est une intoxication alimentaire que l'on attrape en mangeant un poisson contaminé par une algue minuscule qui s'accumule dans son organisme lorsqu'il se nourrit dans les zones de récifs de corail. Cela concerne surtout les gros poissons comme le mérou.


Anthony van Buren, se sentant de plus en plus mal, emmena notre amie et son frère vers le poste de pilotage déserté. Il leur montra comment tenir la barre, et comment surveiller la boussole.

- Tu conserves la direction Sud-Ouest, dit-il à Patricia. Il est hélas bien trop tard pour revenir en arrière au port que nous avons quitté il y a quelques jours. Notre seule chance est que tu conduises ce navire jusqu'à Pointe-à-Pitre, à la Guadeloupe. Là, nous serons hospitalisés.

Il lui montra ensuite comment se servir du poste émetteur, l'émetteur-radio du cargo.

- Envoie un appel au secours toutes les demi-heures, ajouta-t-il. Peut-être que tu croiseras un autre navire sur notre route maritime et qu'il pourra nous secourir et t'aider à mener notre bateau à bon port.

Puis, peu à peu, le capitaine van Buren sombra à son tour dans le coma.

Patricia demeurait seule, avec son petit frère, à tenir le navire.

Et une tempête approchait.


La jeune fille confia la barre à Mickaël un instant.

- Tiens bien ce volant, lui dit-elle. Je vais lancer un premier appel.

Le poste radio se trouvait dans la même pièce, mais à l'arrière.

Le vent soufflait de plus en plus fort. La pluie tombait et inondait le navire. Les vagues se dressaient, de plus en plus hautes, et balayaient le pont principal lors de roulis parfois impressionnants. Le tangage faisait disparaître la proue du navire sous le niveau de l'eau mais heureusement le bateau se redressait ensuite et continuait sa route.

Nos deux amis entendirent plusieurs fois des craquements qui n'étaient guère rassurants.

Patricia lança son appel sur différentes longueurs d'ondes, un peu au hasard, en faisant tourner chaque fois d'un cran la manette qui les sélectionne, espérant se faire entendre. Plusieurs fois elle retourna près de son frère pour redresser la barre, car le petit garçon avait bien du mal à maintenir le cap dans la tempête. Ils s'éloignaient peu à peu des routes maritimes habituelles.


La nuit tombait. Notre amie, de plus en plus inquiète, se sentait bien seule au milieu de cet océan en colère.

Enfin, elle entendit une voix.

- This is USS Gerald Ford. Speak up. What's your problem?

- Quelqu'un chez vous parle-t-il français s'il vous plaît? demanda-t-elle pleine d'espoir.

Après quelques instants une autre voix prit la parole.

- Ici le général Georges Albert Piers, commandant de porte-avion USS Gérald Ford des États-Unis. À vous.

- Mon nom est Patricia. J'ai onze ans. Je suis la seule qui n'est pas malade, avec mon petit frère, à bord du cargo l'Étoile des mers. Le commandant Georges m'a dit qu'ils se sont tous intoxiqués en mangeant du poisson. Un mérou. Mon frère et moi n'en n'avons pas pris. Ils sont tous évanouis à présent. J'ai peur. Aidez-moi, aidez-nous, s'il vous plaît.

- Nous te repérons sur nos radars et nous voguons vers toi, reprit le général Piers. Impossible de t'envoyer un hélicoptère avec un médecin pour l'instant, à cause de la tornade qui nous sépare. Surtout garde bien le contact avec nous. Tu vas devoir naviguer toute la nuit sans doute et un peu plus à l'Ouest car vous déviez des routes maritimes. Tu ne pourras pas t'endormir, jeune fille. Tu ne peux pas arrêter le moteur de ton bateau, car par un temps pareil, cette tempête entraînerait le risque de le faire chavirer par une forte vague de traverse. Il va te falloir un fameux courage... Mais à ce prix tu sauveras l'équipage. Fais-toi du café et bois-en toutes les heures. À l'aube, nous viendrons sur ton navire et nous emmènerons les malades à notre bord, où nous disposons d'un hôpital.

Un porte-avion comme le Gérald Ford, colossal navire de plus de 300 mètres de long, compte à son bord plus de 4500 hommes. Il dispose d'un hôpital bien équipé et de tout le nécessaire pour soigner l'équipage.

Patricia rendit la barre un instant à Mickaël et courut à la cuisine se faire un thermos de café. Comme elle n'aime pas cette boisson, elle y ajouta du lait et du sucre. Puis elle revint au poste de pilotage.


La tempête faisait rage à présent.

Les heures passaient, lentement. Mickaël épuisé, finit par s'endormir, couché à terre, la tête sur un coussin, près de sa sœur. La jeune fille se sentait horriblement seule. Heureusement, la voix apaisante du commandant du porte-avion la rassurait.


Les heures paraissaient longues, longues, épuisantes, pour notre amie.

Un moment elle crut que ses yeux se fermaient. Elle craignit de s'endormir à son tour, malgré le café. Elle ouvrit la porte du poste de pilotage et s'exposa un instant au vent et à pluie sur la dunette. Elle fut trempée de la tête aux pieds en un instant, mais ça la réveilla. Elle se promit de refaire cela toutes les heures.

Régulièrement, elle quittait un instant son poste de commande pour communiquer avec le porte-avion et dialoguer quelques instants.


Enfin, la tornade s'éloigna, la mer se calma et l'aube illumina le ciel.

Bientôt, l'immense navire militaire apparut à l'horizon. Il approchait.

- Allô, Patricia.

- Oui, général.

- Arrête le bateau. Tu vois un levier à ta droite qui indique « STOP ».

- Oui, je le vois... Voilà, c'est fait.

- Nous arrivons.

Retournant sur la dunette avec son frère qui venait de se réveiller, elle aperçut un hélicoptère qui s'approchait. Il se posa sur les conteneurs du pont principal du cargot. Des soldats en sortirent. Patricia courut vers eux.

- Bonjour jeune fille. Je suis un des médecins du porte-avion. Bravo pour ton courage. Conduis-moi auprès des malades.

Elle les mena aux différentes cabines. Le médecin examina les marins et leur capitaine.

- Il faut les emmener tous à bord du porte-avion. Là je pourrai les soigner et les sauver. Mais tu ne peux pas rester seule sur le cargo avec ton frère. Je contacte mon supérieur, notre patron, le "Big G", comme on l'appelle et avec qui tu as bavardé toute la nuit.

 

Pendant qu'un ballet d'hélicoptères transportait les malades sur l'immense navire militaire, le général choisit quatre volontaires parmi ses hommes.

Ils vinrent par le dernier hélicoptère.

Le général Georges Albert Piers en profita pour les accompagner afin de saluer notre amie et la féliciter.

- Ces quatre hommes, dit-il, vont te reconduire à bord de l'Étoile des mers jusqu'à ton port d'origine en Europe. Je te présente les deux pilotes, le cuisinier et un matelot de garde. Tu seras chez toi dans quelques jours. J'envoie un message à tes parents pour leur expliquer la situation et les rassurer. Va te reposer à présent. Tu es épuisée.

- Merci, dit Patricia.

Le "Big G" remonta dans l'hélicoptère qui l'emmena vers le porte-avion.

Une heure plus tard, notre amie, alla se coucher dans sa cabine avec son frère, laissant le cargo sous bonne garde aux mains des quatre militaires.


Hélas, le message adressé aux parents de nos amis par le général Georges Albert Piers fut intercepté pas les bandits poursuivis par leur papa et qui cherchaient toujours les deux enfants pour les kidnapper. La bande des six malfrats s'empara d'un hydravion et fonça vers l'Etoile des mers.

Ils l'abordèrent, par l'arrière, à la nuit tombée. Un combat s'engagea aussitôt, mais les quatre soldats, surpris par cette attaque inattendue, furent rapidement maîtrisés, débarrassés de leurs armes et ligotés.


Patricia s'éveilla au son des coups de feu. Son cœur se mit à battre la chamade. Puis elle entendit une voix qui criait.

- Enfermez ces quatre hommes dans la cabine numéro 3 au rez-de-chaussée. Et amenez-moi cette gamine et son frère.

- Oui, chef. On cherche. Ils ne doivent pas être loin.

La jeune fille comprit aussitôt qu'elle ne pouvait pas rester là à attendre, sur son lit. Ils allaient la trouver tôt ou tard. Elle réveilla Mickaël, puis ouvrit doucement la porte de sa cabine. Elle se glissa en silence dans le couloir en tenant son frère par la main. Elle emprunta un escalier, descendit, et passa devant la porte numéro 3. Elle secoua la poignée, mais ne réussit pas à libérer les quatre soldats prisonniers car elle ne possédait pas la clé.

Elle ouvrit une porte en fer et descendit vers la salle des machines, dans la cale, en empruntant un passage étroit. Il faisait horriblement chaud à cet endroit.

Elle observa avec attention cette salle mal éclairée, étouffante et bruyante, car le navire était en marche. Elle repéra un espace où elle pourrait se cacher. Elle se glissa en rampant dans la poussière et le cambouis, avec Mickaël, sous des tuyauteries dans un des coins les plus sombres.


Elle resta là une heure, serrant son frère près d'elle, et tentant de le rassurer.

Attendre ici ne sert à rien, se dit la courageuse jeune fille. Ils finiront par nous trouver. Hélas, je n'ai pas accès à l'émetteur pour appeler ceux du porte-avion car les bandits occupent le poste de pilotage.

Elle aperçut en regardant autour d'elle, une longue corde qui traînait sur le sol au fond de l'endroit où elle venait de ramper avec son frère. Une idée audacieuse lui vint...

Les militaires sont enfermés dans la cabine numéro 3, au rez-de-chaussée, juste en dessous de celle du commandant, située au premier étage, se dit-elle. Si je pouvais atteindre celle-ci et que personne ne s'y trouve, je pourrais attacher la corde à un meuble, ouvrir un hublot, et me glisser en me tenant, à l'extérieur du bateau, le long de la coque. Je réussirais à atteindre cette cabine. Les militaires ouvriraient le hublot, puis ils pourraient saisir la corde et remonter vers le pont supérieur. De là ils doivent être capables de reprendre le contrôle du navire et maîtriser les bandits.


Sa décision fut vite prise, malgré les risques énormes et le danger évident de l'opération.

Elle expliqua son plan à Mickaël et lui demanda de surtout ne pas bouger.

Elle quitta la salle des machines et réussit à atteindre et à entrer dans la cabine du capitaine sans croiser personne. Elle referma la porte derrière elle. Elle noua la corde avec soin à une poignée d'un lourd coffre. Puis elle ouvrit le hublot et se pencha. Ce qu'elle vit la fit hésiter.

La tempête était de retour. Le cargo tanguait et roulait. Descendre le long de la coque allait s'avérer particulièrement audacieux, et surtout très dangereux. Elle allait balancer au rythme des vagues. Et si elle lâchait la corde, elle tomberait à la mer et mourrait noyée.

Pourtant, la courageuse aventurière n'hésita pas longtemps. Sa vie et celle de son petit frère étaient en jeu. Celle des quatre soldats tout autant.

Elle enjamba la fenêtre et se laissa glisser lentement le long du navire. En un instant, elle fut trempée par la pluie qui tombait à torrent. Elle tremblait de peur plus que de froid dans le vent violent qui soufflait. Mais surtout, les mouvements causés par les vagues la faisaient balancer de gauche à droite le long de la coque du navire. Elle s'égratigna deux fois au coude gauche. Lentement, ses doigts s'engourdissaient. Elle serra les dents et s'accrocha de son mieux en évitant de trop regarder vers le bas.

Après un effort héroïque, elle buta contre le hublot de la cabine où se trouvaient les prisonniers. Ils l'ouvrirent aussitôt et saisissant notre amie par les jambes puis par les épaules, ils la firent entrer auprès d'eux.

Elle décrivit la situation, enfin, ce qu'elle en savait.

Les soldats la rassurèrent un peu, la firent asseoir et lui demandèrent de les attendre.


Ils saisirent la corde à leur tour et escaladèrent la coque du cargo. Ils entrèrent dans l'appartement du commandant. De là, en peu de temps, ils réussirent à maîtriser les bandits, les enfermer dans la cale, solidement ligotés et à reprendre ainsi le contrôle du navire.

Ils s'emparèrent des clés et vinrent ouvrir à Patricia. Puis ils l'accompagnèrent à la salle des machines pour retrouver Mickaël.

Ils envoyèrent aussitôt un message au général Georges Albert Piers.

Le "Big G" leur répondit et l'USS Gérald Ford fit demi-tour pour revenir vers le cargo.


Quelques heures plus tard, les deux enfants furent transférés en hélicoptère sur le pont de l'immense porte-avion. Le général Piers les accueillit chaleureusement.

Il expliqua à notre amie, pendant qu'un des médecins du bord soignait ses égratignures, qu'il venait de recevoir l'autorisation de voguer vers le port d'origine de l'Étoile des mers.

Les six bandits furent transférés sous bonne garde dans une cabine prison du porte-avion.

Quelques militaires prirent les commandes du cargo et se dirigèrent eux aussi vers son port d'attache.


Trois jours plus tard, en vue des côtes de leur pays, Patricia et Mickaël s'apprêtèrent à quitter le grand navire et à monter sur une vedette rapide qui les conduirait au quai où attendaient leurs parents.

Notre amie eut la surprise de voir les 4500 hommes alignés sur le pont du porte-avion en une vibrante haie d'honneur.

-Pourquoi sont-ils ainsi alignés? demanda la jeune fille étonnée.

-Tu as sauvé la vie de quatre d'entre eux et tout l'équipage de l'Étoile des mers par ton audace et ton courage, répondit le général.

Tous applaudirent l'héroïne en un vibrant hommage.

Le général Georges Albert Piers et le capitaine Anthony van Buren de l'Étoile des mers, guéri à présent, souriaient en lui serrant la main. Ils la félicitèrent une fois encore.

C'est à ce moment seulement que Patricia, émue, sentit couler ses larmes.

Sitôt à quai, elle se précipita vers papa et maman en tenant Mickaël par la main.