Juliette

Juliette

N°32

Une cabane au salon

    Juliette, qui aura bientôt quatre ans, entra au salon. Elle regarda les deux grands fauteuils, celui de papa et celui de maman. Elle observa l'étroit espace qui les sépare et songea qu'elle pourrait construire une petite maison, une cabane, à cet endroit, quitte à écarter un peu les deux meubles l'un de l'autre.

Elle saisit les trois grands coussins du canapé et les posa sur les accoudoirs des deux fauteuils. Le toit était créé.

Puis elle déplia la couverture que maman pose sur ses jambes le soir. Elle la mit au-dessus des coussins et derrière, pour achever sa maison.

Notre amie se rendit ensuite à sa chambre et redescendit avec son doudou, son oreiller, sa girafe jaune et son livre sur les canards. C'est son préféré.

- Papa, dit-elle, je peux dormir là, ce soir, dans ma cabane ?

- Si tu veux, ma chérie. Tu n'auras pas peur ?

- Non. Et je vais demander à mon amie Jeanine de venir avec moi.

La petite voisine accepta tout de suite et reçut la permission de ses parents. Elle arriva après le repas du soir avec son doudou et son oreiller.

La nuit vint rapidement et les deux amies se couchèrent l'une près de l'autre dans le petit espace. Elles ne tardèrent pas à s'endormir.

 

Juliette ouvrit les yeux un peu avant minuit.

La lune presque toute ronde répandait une belle lumière argentée sur le tapis, près de la cabane.

La fillette réveilla son amie car elle venait de voir une grosse araignée qui avançait lentement sur ses huit pattes.

- Pourvu qu'elle ne vienne pas par ici, chuchota Jeanine.

- Oui, j'ai peur, avoua Juliette.

Au même moment, elles entendirent un bruit.

- Coa, coa, coa...

Une grenouille verte approchait en sautant. Elle suivait l'araignée. Elle bondit soudain sur elle et la mangea.

- Merci, gentille grenouille, dit Juliette en la caressant.

- Oui, merci, ajouta Jeanine. Elle était bonne ?

- Très bonne, fit la grenouille. Bien croquante. Mais maintenant, je vais retourner à mon étang.

Elle partit en sautant joyeusement.

- Ouf, dirent les deux filles en souriant. On l'a échappé belle.

Elles se rendormirent.

 

Plus tard dans la nuit, Juliette s'éveilla de nouveau. 

Une petite souris courait sur le tapis.

Notre amie entendit :

- Miaou, miaou, miaou...

Elle vit arriver Tiouli, le chat de Jeanine. Il dort toujours la nuit sur le lit de la fillette et il la cherchait.

Il se mit à courir derrière la souris. Mais elle se cacha en dessous d'une armoire et disparut. On ne l'a jamais revue, mais le chat ne l'a pas attrapée.

Les deux amies se rendormirent de nouveau, mais Tiouli resta près d'elles et se coucha entre elles.

 

Plus tard encore, elles s'éveillèrent de nouveau.

On entendait un bruit qui faisait peur. Un craquement. Ça venait de l'escalier en bois.

- Crrr, crrr, crrr...

Les deux amies ouvrirent les yeux et virent un homme qui descendait vers le salon.

- Un voleur, dit Juliette.

- Chut, fit Jeanine qui elle aussi avait peur.

L'homme se dirigea vers la cuisine.

- Que va-t-il faire là ? chuchota Juliette. Regarde, il ouvre une armoire.

S'avançant en avant à quatre pattes pour mieux voir, notre amie reconnut son papa. Il venait de déballer un paquet de chocolat et y croquait à belles dents.

- Ce n'est pas un voleur, dit Juliette, c'est mon papa.

Elle se leva et se précipita vers lui.

- Papa !

- Ma chérie !

- Que fais-tu là ?

- Je suis descendu manger un morceau de chocolat. Tu en veux ?

Les deux amies se partagèrent une tablette en souriant.

Puis Juliette sauta dans les bras de son papa pour recevoir un câlin avant de retourner se coucher toute contente avec son amie dans la cabane du salon.

 

Elles dormirent jusqu'au matin. Elles s'éveillèrent quand un rayon de soleil, qui passait à travers les vitres, vint éclairer leurs visages. 

Mais quelle nuit ! 

Quelle fameuse aventure !